Le combat fait rage dans la bretèche du château
— Oh ! c’est trop affreux, s’exclama Ermentrude, je ne veux pas voir ça.
Elle s’enfuit de la bretèche. Jeannot lui courut après.

Ils dévalèrent l’escalier et se trouvèrent dans la cour. On courait en tous sens.
— Au feu ! au feu !
Les Vikings avaient réussi à incendier le toit du logis.
— Vous deux, les enfants, cria quelqu'un, allez chercher des seaux en cuisine. Des brocs, des pichets, des aiguières, des bassines, des vases, tout ce que vous trouverez enfin.


Les enfants obéirent une fois de plus, passèrent en cuisine et revinrent auprès du puits, au milieu de la cour, avec des seaux et des bassines. Quelle journée !
— J’aimerais mieux être là-haut à me servir de ma fronde, dit Jeannot.
Il y avait déjà là des gens qui faisaient la chaîne et se faisaient passer toutes sortes de récipients pleins d’eau, de main en main. Deux hommes puisaient de l’eau du puits en actionnant une roue à laquelle étaient suspendus deux seaux.
Comme la moitié des hommes s’étaient portés volontaires pour porter des seaux d’eau, les défenseurs du château se mirent à clamer qu’ils étaient débordés et il s’en fallait de peu que les murailles soient perdues, envahies par des vagues d’attaquants. Si les murailles tombaient en leurs mains, c’en était fini, le château serait pris. Déjà, un Viking avait pris pied dans la cour du château, et avançait en hurlant, l’épée brandie.
Une jeune femme à la chevelure rousse, portant un long manteau vert et un diadème autour de la tête, s’empara d’un arc qu’un homme avait laissé là et décocha une flèche d’un geste aussi vif que gracieux. Le Viking finit sa course en roulant par terre, raide mort. Il avait reçu la flèche en plein cœur.
Jeannot, plein d’admiration, demanda :
— Qui êtes-vous ?
— Je suis avec vous, dit-elle simplement. Toi, et toi, que faites-vous là ? dit-elle encore à deux hommes.
Elle était belle et en colère.
— Allez sur le mur avec vos armes ! Vous ne voyez pas que nos défenseurs sont assaillis et submergés par le nombre ? Aux armes ! et laissez le feu aux femmes et aux enfants.
Les hommes obéirent sans discuter.
Puis, s’approchant de Jeannot, elle dit d’une voix douce — on eût réellement dit qu’il s’agissait d’un ange de Dieu :
— Et toi, Jeannot, n’aurais-tu pas une idée qui ferait peur à ces Vikings ?
— Je ne sais pas, madame, fit Jeannot, intimidé, tout en se demandant comment cette dame connaissait son prénom.
Mais la jeune femme ne parut pas attendre de réponse et disparut dans l’agitation.
Jeannot prit le bras d’Ermentrude.
— Tu as entendu ?
— Quoi ?
— Cette dame. Je ne la connais pas.
— Quoi ? Non, je ne sais pas. Tu parles de qui ?
— Cette jeune dame qui était là.
— Quelle jeune dame ?
— Ah ! mais, tu as bien vu et entendu cette dame qui m’a appelé Jeannot, et qui a dit aux hommes d’aller se battre, et qui a tiré cette flèche sur le Viking, qui est mort là-bas ?
— Non, justement, je n’ai pas vu celui qui a ajusté cette flèche, mais il a tué le Viking. C’était une femme ?
— Mais tu l’a bien entendue !
— Moi ?… La suite dans votre abonnement (cliquez ici). Abonnés, connectez-vous dans le menu.
Bonjour Max Montgomery
Moi je suis d’accord avec le seigneur de Plantcoët quand il a dit à Jeannot qui lui devait une fière chandelle.
Et merci beaucoup pour cette formidable aventure.
Maryam
Les aventures de Jeannot et Trim sont toujours remplies d’actions, de courage et d’amitié : elles sont donc toujours aussi agréables à lire à mes enfants.